L'Islam le Chemin vers le Paradis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Islam le Chemin vers le Paradis

Forum mixte
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 Histoire

Aller en bas 
AuteurMessage
Diaby Mory




Masculin Nombre de messages : 26
Age : 48
Localisation : Côte d'Ivoire
Date d'inscription : 28/03/2007

Histoire Empty
MessageSujet: Histoire   Histoire Icon_minitimeLun 4 Juin - 7:11

Assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

Bismillah Er Rahmane Er Rahime


Par un après-midi, un homme se promenait dans le marché, et alors que
le muezzin commençait l'appel à la prière, son regard se posa sur le dos
d’une femme. Bien que vêtue d’un noir excessif, elle était étrangement
attirante, un voile recouvrait sa tête et son visage, et elle se
tournait maintenant vers lui comme si d’une certaine façon elle était
consciente de son regard intensément prolongé. Elle lui indiqua d’un signe
léger mais significatif son assentiment avant de tourner dans la ruelle
des vendeurs de soie.

Comme foudroyé par un éclair, l'homme fut irrémédiablement attiré, son
coeur désormais prisonnier de ce regard, pour toujours. En vain, il
lutta, en offrant à son coeur de multiples raisons saines de passer son
chemin—n’était-ce pas l’heure de la prière ?— mais c’était fini : il n’y
avait rien d’autre à faire que de se laisser entraîner.

Il pressait le pas dans sa direction, tournant vers le marché de la
soie, tout haletant de l’effort qu’il devait fournir pour la rattrapper.
Elle l’avait inopinément distancé et s’attardait maintenant pour un
moment à l’extrémité du marché, à plusieurs magasins de distance. Elle se
tourna vers lui, et il crut apercevoir la lueur d’un malicieux sourire
transpercer la mousseline noire de son voile, comme si une fois de plus
–était-ce son imagination ?– elle lui faisait un signe.

Le pauvre homme ne savait plus quoi penser. Qui était-elle ? La fille
d’une famille aisée ? Que voulait-elle ? Il pressait à nouveau le pas,
tournant et s’engageant dans la ruelle où elle avait disparu. Ainsi elle
le menait, toujours hors de portée, toujours cruellement en tête, à
présent à travers le marché d’armes, puis les marchands d’huile, puis les
vendeurs de cuirs ; s’éloignant toujours davantage du point où ils
avaient commencé. Le sentiment qui l’animait, plutôt que de s’estomper,
s’accentuait : était-elle folle ? Inlassablement elle menait, jusqu’aux
frontières de la ville.

Le soleil déclina et se coucha, et ainsi se présentait-elle, là, devant
lui, comme toujours. Ils avaient à présent parcouru toutes les places
de la ville pour se retrouver près de la Cité des Tombeaux. S’il avait
eu toute sa raison, il aurait été effrayé, mais en fait, à ce moment
précis, il réfléchissait, sur les endroits étranges aperçus au cours de
son périple amoureux.

Il n’y avait plus guère que vingt coudées entre eux, lorsqu’il aperçut
le regard qu’elle jeta en arrière, et comme pour commencer, elle
s’engagea dans des escaliers en s’engouffrant par la grande porte en bronze
de ce qui semblait être un très vieux sépulcre. L’espace de quelques
secondes aurait pu laisser transparaître une hésitation, mais en l’état
présent des choses il n’y avait plus de point de retour, il descendit les
escaliers, en se faufilant derrière elle.

À l’intérieur, alors que ses yeux commençaient à distinguer les formes,
il aperçut deux volées d’escaliers qui menaient à une seconde porte,
d’où jaillissait une lumière, et qu’il traversa également. Il se retrouva
dans une grande pièce, insoupçonnée du monde extérieur, éclairée par
des chandelles accrochées aux murs. A l’opposé de la porte sur un lit de
somptueuses étoffes, la femme toujours voilée pris place dans son
vêtement entièrement noir, en s’adossant sur un oreiller contre le mur du
fond. A droite du lit, l’homme remarqua un puits à même le sol.

« Verrouille la porte derrière toi », dit-elle tout bas, d’une voix
rauque qui semblait davantage être un murmure, « et prend la clé ».
Il fit comme elle dit. Elle désigna négligemment le puits.
« Jette-la à l’intérieur »
Un éclair de lucidité sembla pénétrer l’espace d’un moment les nuages
brumeux de sa compréhension, et un spectateur, s’il y en avait eu un,
aurait décelé la plus légère des hésitations.
« Vas-y », dit-elle en riant, « tu n’as pas hésité à manquer la prière
tout occupé que tu étais à me suivre jusqu’ici, n’est-ce pas ? »

Il ne dit mot.
« Le temps pour la prière du coucher du soleil s’est presque achevé
aussi », dit-elle d’un ton légèrement moqueur. « Pourquoi s’inquiéter ?
Allons donc, jette-la. Tu veux me satisfaire, n’est-ce pas ? »

Il étendit son bras au-dessus de l’ouverture du puits, et regarda la
clé tomber. Un sentiment troublant remonta du creux de son ventre alors
que le temps s’écoulait et qu’aucun bruit ne jaillissait du puits. Il
sentit émerveillement, puis horreur, puis compréhension.

« Il est temps de me voir » dit-elle, et elle souleva son voile qui
laissa apparaître non pas le visage d’une jeune et pétillante femme, mais
celui d’une vieille femme hideuse, ne reflétant que noirceur et vice,
pas la moindre particule de lumière ne se dégageant de ses traits
vieillis.

« Regarde-moi bien » dit-elle. « Mon nom est Dounya, ce bas-monde. Je
suis ta bien-aimée. Tu as passé ton temps à courir après moi, et
maintenant tu m’as rattrapée. Dans ta tombe. Bienvenu, bienvenu.»

A ces mots elle rit et rit encore, jusqu'à ce que les secousses de son
rire laissent place à un monticule de poussières fines aux ombres
changeantes, les chandelles s’éclipsant les unes après les autres, laissant
place à l’obscurité.

afro Votre frère Diaby (de samatiguila)


Source : http://aslama.com/forums/showthread.php?t=9306
Revenir en haut Aller en bas
https://lavoieducoeur-mixte.forumactif.fr
 
Histoire
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Islam le Chemin vers le Paradis :: L'espace détente :: Poêmes et Histoires-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser